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podiums dont 151 victoires placent Bugatti parmi les plus décorés
et les plus consistants du sport mécanique. Bien sûr, la plupart
de ces succès a été gagnée par la célèbre
T.35 et ses dérivés qui ont dominé des dixaines de grands
prix entre 1925 et 1935. Mais ce fut sous l'impulsion de Jean Bugatti qu'une
nouvelle génération de voiture allait apporter à Molsheim
les lauriers des courses les plus prestigieuses.----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------sous
les auspices ambitieux de Jean Bugatti avec la préparation pour le
Grand Prix de France à Monthléry de trois chassis type 57S.
Mécaniquement très semblable au modèle de route, le nouveau
bolide est cependant bien allégé, équipé des roues
T.59 et habillé d'une carosserie aérodynamique foncièrement
révolutionnaire. Quand le drapeau à damiers se déploie
au passage
du Tank devant les puissantes favorites Talbot et Delahaye, le public n'est
pas surpris tant les Alsaciens avaient dominé les années précédentes.
Mais si la victoire d'une Bugatti ne surprend personne, c'est à
présent un bolide aux formes futuristes qui
va littéralement stupéfier les experts et les spectateurs.
Communément baptisé "Tank", le type 57G n'a pas perdu
de temps pour confirmer sa supériorité, s'appropriant les deux
premières places à Reims et en établissant un nouveau
record de distance parcouru en une heure (218 km). Cependant, Ettore et Jean
ont une ambition suprême pour leur nouveau Pur Sang, et sont bien décidés
à ne pas laisser le prix le plus prestigieux leur échapper plus
longtemps...
---- --- --------- -------------------- -Deux-Tanks
vont prendre le départ pour accomplir cette mission. Après treize
heure de lutte, Veyron et Labric, se relayant aux commandes de la voiture
n°1, sont contraints à l'abandon à cause d'une avarie au
réservoir d'essence alors qu'ils tiennent la cinquième place.
Heureusement, Benoist et Wimille, dans le deuxième Tank, privés
du soutien de leurs co-équipiers, vont garder jusqu'au bout la première
place qu'ils tiennent depuis les premièrs tours de la course. Dans
une démonstration majestueuse mêlée d'endurance et d'agressivité,
l'écurie Bugatti obtient la victoire tout en établissant de
nouveaux records du tour et de distance. Le Tank inscrit la marque en lettres
d'or sur la liste sacrée des grands du Mans.----
--- --------- ------- --- Aucune
voiture ne participera à la course l'année suivante mais Bugatti
retournera dans la Sarthe en 1939 avec un nouveau Tank. Cette fois-ci doté
d'un chassis T.57 et équipé d'un moteur à compresseur,
le bolide renoue avec la victoire. Mais la fête sera de courte durée.
Quelques semaines plus tard, Jean, au sommet de sa vie et de son art, se tue
au volant de cette même voiture. C'est un paradoxe amer que le Tank,
marquant la renaissance de Bugatti, en sonne aussi le glas. Une chose est
certaine : le Tank n'est pas seulement emblématique de son époque.
Cette voiture annonce à elle-seule l'avenir du sport automobile.